Nous avons pris l’habitude depuis les années 70, de voir nos emplois disparaître face à l’automatisation de nos pôles de production, mais ce qui se passe aujourd’hui est différent, car nous passons une frontière, une nouvelle limite dans l’évolution de l’espèce humaine, celle de l’humain rendu obsolète.

Cette obsolescence est due au croisement de l’hyper connexion et de l’hyper automatisation, le résultat de ces technologies nous menant irrémédiablement vers un futur, que nul aujourd’hui parmi les personnalités politiques mondiales, ne parait avoir réalisé.

En France par exemple l’alarme sur ces hyper connexions et hyper automatisations commence à faire parler d’elles au travers du conflit qui oppose les taxis et Uber, avec les résultats que nous leurs connaissons, les licences de taxi aujourd’hui ne valant plus rien, l’hyper connexion étant un coup de grâce donné à cette profession. Et encore, l’Ubérisation de nos services et produits ne fait que commencer, et partout où ce genre d’application va se développer, les emplois irrémédiablement vont décliner, l’automatisation aidant, c’est d’ici vingt ans plus de 70 % de nos emplois salariés qui vont disparaître.

Des preuves ? OK.

Google car et d’autres développent les voitures autonomes, ce qui est génial d’un côté, mais va nécessairement faire cesser toutes formes d’emplois liés directement à l’automobile. Ainsi les taxis et même Uber, n’auront plus lieu d’être, les auto-écoles vont disparaître, ainsi que les garages auto, les magasins de vente de pièces auto, les casses auto etc… Ce secteur automobile, représente 10 % des emplois directs au monde, sans parler des emplois indirects. Dans ce même esprit demain nos colis seront livrés par drones, nos achats se feront quasi exclusivement via internet, et même nos emplois intellectuels seront remplacés par une hyper automatisation connectée, et tout cela sans compter sur l’impression 3D, qui demain fera nos chaussures, nos vêtements, notre vaisselle et j’en passe, sur mesure.

Mais doit-on pour autant refuser l’évolution technologique.

Alors bien sûr à côté de ça le développement de ces technologies va réduire les inégalités dans le monde, permettant à chacun l’accès aux médias, aux technologies de pointe, elles vont permettre le développement de procédés plus écologiques, comme par exemple les énergies propres, leur stockage, permettant aussi les objets communiquant ou encore une génomique nouvelle-génération, une robotique et des matériaux avancés et intelligents, etc.

Ces exemples montrent combien il est irrémédiable que nos emplois d’aujourd’hui disparaissent dans tous les secteurs d’activité. C’est là le prix à payer pour toujours plus d‘évolutions technologiques, l’avancée de cet avenir ne pouvant plus faire marche arrière, étant maintenant une constante inévitable, nous faisant entrer nous humanité dans une ère nouvelle, où seuls 30 % des humains auront une utilité économique.

Une espérance politique ?

L’humain a besoin d’une raison d’être, or si demain plus de 70 % de la population mondiale n’a plus de travail, plus de raison d’être économiquement, alors il va falloir lui en trouver de nouvelles. Il faudrait donc que nos personnalités politiques mondiales préparent le terrain, innovent et donnent de nouveaux objectifs à l’humanité, des raisons d’être hors économie, ou faites d’une économie nouvelle. Cette urgence hélas semble bien loin de leurs préoccupations d’aujourd’hui, et pourtant, il est grand temps d’imaginer nos habitudes politiques, sociales et économiques différemment, de savoir les articuler dans le sens de l’humanité et de ce qu’elle va devenir.

L’obsolescence programmée de l’humain dans le processus économique, sera le problème majeur de nos sociétés dans les 5 à 10 prochaines années. Si personne ne se penche réellement dessus, n’apporte de solutions viables pour tous, alors nous assisterons à un désastre, dont nul aujourd’hui n’est capable de prévoir le sens.

L’urgence politique est là, et nulle part ailleurs.

Gilles Ragnaud