19 septembre 2016 – Hommage national aux victimes des attentats.

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Puisque j’ai eu le temps de regarder. D’où me vient cette impression d’une célébration préparée aux petits oignons, sans un mot plus haut que l’autre, sans colère ni haine, cette cérémonie nous plongeant dans le monde aseptisé, d’une piété républicaine absolue, … tout y parait si faux !

Les discours s’enchaînent, œuvrant toujours autour des mêmes thèmes, des mêmes espérances, la république, le vivre ensemble, la laïcité en étant le maître mot. La politique s’en mêle tout en apportant aucune réponse, restant vide et de sens et d’actions si ce n’est l’argent, le financement, n’apportant dans tous les cas aucun espoir aux maux, qu’il s’agisse de ceux des corps, de ceux de l’âme, ou de ceux encore restant là à tout jamais bloqués dans les têtes, la fatalité devant être acceptée et digérée sans autre forme de manifestation possible !

Et je pense à tous ces gens morts et blessés pour rien, à tous les leurs restant apparemment ici sans la moindre haine, la moindre colère, la moindre envie de vengeance, de cris, de hurlements, subissant la tête bêche, sans réaction, comme si être victimes et ou familles de victimes ôtait toute forme de sensibilité, laissant l’être hébété au point de le vider, l’abandonnant sans goût, sans haine.

Tout cela n’est bien sûr pas un reproche aux victimes et à leurs familles, imaginant juste les nœuds aux ventres, les pourquoi sans réponse, les tortures infinies, les bagarres et les guerres intérieures, détruisant l’ennemi, celui qui a blessé, tué, emporté à tout jamais, le père, le fils, la mère, l’amour. Même si je préfère et de loin la paix à la haine, tout cela me laisse tout de même un sentiment de fausseté, une escobarderie, une dissimulation du ressenti ou seule une forme de politiquement correct doit être de mise.

Peut-être ai-je tort dans ce que j’éprouve, trop malade en ce moment pour savoir faire la part des choses, trop fatigué pour avoir les yeux en face des trous, interprétant, ne voyant pas l’issue d’une telle cérémonie, la trouvant avant tout pathétique, reflétant une forme d’inaptitude d’État s’en tenant bêtement et sans plus de réflexion à une manifestation aux allures religieuses et républicaines.

Peut-être ai-je tort, comment aurais-je raison ?

Gilles Ragnaud

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